TRÈS INQUIÉTANT ! LA BANQUE POSTALE MANQUE DE LIQUIDITÉS

Le 6 septembre 2013, les patrons de la Banque Postale ont procédé à une émission de titres obligataires pour lever 1 milliard d’euros sur les marchés boursiers internationaux. L’information vous a peut-être échappé… Il est vrai que les patrons de la Banque Postale ont été d’une grande « discrétion ». Pourquoi aller chercher 1 milliard en cash ?

 

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La Banque postale n’aurait-elle plus d’argent pour financer les prêts ? Le syndicat SUD va vous expliquer les méandres de la spéculation financière des patrons de la Banque Postale. C’est une structure fantoche, baptisée « la Banque Postale Home Loan SFH » qui a réalisé l’opération. C’est ce qu’on appelle un « véhicule de refinancement » ! Certains se souviennent peut-être du « véhicule de refinancement du Crédit Lyonnais », baptisé « CDR » et chargé de faire payer les dettes du Crédit Lyonnais par le contribuable !! 

En réalité, la Banque Postale manque tellement de liquidités que ses dirigeants ont créé cette filiale début 2013 pour mettre en route un programme d’« EMTN » (Euro Medium Term Notes) afin de lever, non pas 1 milliard, mais 10 milliards !C’est donc un programme d’émission d’obligations (covered bonds) d’un montant de 10 milliards d’euros qui va être réalisé en plusieurs fois !! En septembre 2013, c’était la tranche « inaugurale » !

Les patrons de la Banque Postale expliquent : « L’objectif est d’accompagner le développement commercial de La Banque Postale sur le marché des crédits immobiliers en France. Les obligations émises par La Banque Postale Home Loan SFH sont garanties par un portefeuille de crédits immobiliers octroyés par La Banque Postale à ses clients ».Vous avez bien compris : ces titres sont adossés sur les crédits apportés aux particuliers !! Les dirigeants de la banque transforment donc un passif en actif…

Les « EMTN » sont en fait un clone européen des « subprimes » (aux USA, les « subprimes » sont des instruments financiers appelés aussi des MTN (Medium Term Notes) qui ont amené la crise financière de 2008). On comprend pourquoi les patrons de la Banque Postale sont discrets. Une centaine d’ « investisseurs » internationaux a acheté ces titres (32 % venant d’Allemagne et d’Autriche, 24 % de France, 12 % du Benelux, 9 % du Royaume Uni et de l’Irlande, etc.). On comprend aussi l’engouement de ces spéculateurs dans la mesure où dans plusieurs pays, les intérêts d’échange entre banques sont proches de zéro et parfois négatifs (Allemagne). Alors avec un coupon au rendement de presque 2 % (1,962 %) sur 7 ans, c’est « attractif » ! Pourquoi lever 10 milliards d’euros ??? Et pourquoi à un tel taux ?

1) Cela veut dire que les patrons de la Banque postale ont dilapidé les liquidités des ex-chèques postaux. En effet, les chèques postaux se caractérisaient avant 2006 par un réservoir exceptionnel de liquidités (fonds CCP et livrets d’épargne) par rapport à d’autres institutions financières. Qu’en ont–ils fait ? Est-ce parce que les patrons ont exposé la Banque Postale à plus de 8,615 milliards (chiffre 2010) auprès des PIIGC (dettes de Grèce, Italie, Irlande, Espagne, Portugal) qui ne seront sans doute jamais honorés ?

2) Pour garantir un taux de 1,962 %, il faut que la Banque Postale ait un besoin impérieux et urgent de liquidités !! Ce qui n’est guère rassurant. C’est d’autant moins rassurant que les volumes de prêts immobiliers octroyés en 2013 sont 2 fois moindres qu’en 2009 !!

3) Avec ce programme EMTN de « covereds bonds », les patrons de la Banque Postale sont rentrés dans le monde de la « titrisation », qui transforme miraculeusement du passif en actif, faussant les bilans comptables. Voilà donc la situation financière de la Banque Postale. Voilà donc où la douzaine de membres du « directoire de la LBP » (Werner, Brassard, Wahl, Bourn, Brajou, etc.. nous ont menés en à peine 7 ans. Ce n’est pas étonnant alors que les directeurs des centres financiers ont eu pour ordre de multiplier la propagande sur le « PNB » (Produit net bancaire) et sur le coefficient d’exploitation avec 2 objectifs : plumer le client par une taxation continue et baisser la masse salariale (suppression d’emplois).

Évidemment, le personnel n’a AUCUNE responsabilité dans cette dérive. La stratégie des « membres du directoire de la LBP » fragilise l’avenir des centres financiers et hypothèque l’avenir des postiers et postières qui y travaillent. Ces opérations le confirment… Et franchement, une grande claque aux petites mauvaises odeurs s’impose !

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